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Expo : Bernard Buffet, rétrospective

J’ai quasiment fini mon année au taff et je peux enfin souffler. C’est le moment idéal pour retourner au musée !
C’est par un concours de circonstances que je me suis retrouvée à la rétrospective sur Bernard Buffet au Musée d’Art Moderne de Paris.

Bernard Buffet, rétrospective

J’hésitais entre la rétrospective Bernard Buffet et Sculpture as place sur le travail de Carl Andre. J’ai demandé l’avis des collègues et ils étaient unanimes : « Je n’aime pas Buffet, c’est déprimant. Je ne connais pas Carl Andre, mais va plutôt voir ça ». Seulement, Sculpture as place est fermé jusqu’à mi-décembre, donc ça sera pour plus tard. Va pour Bernard Buffet.

Bernard Buffet est considéré comme l’un des peintres français les plus connus du XXe siècle, mais aussi l’un des plus décriés. Peintre précoce, il présente sa première toile en 1946. Il a 18 ans. Il rencontre le succès deux ans plus tard avec le tableau « Le buveur » (voir ci-dessous). Ses toiles sont exposées dans le monde entier. D’abord encensé pour son style reconnaissable et les sujets qu’il traite, il est rapidement méprisé en France parce qu’il a la chance de pouvoir vivre confortablement de son art. Alors que la France le boude, un musée est ouvert en son honneur au Japon et les musées étrangers le réclament. Atteint de la maladie de Parkinson, il se suicide en 1999 après avoir terminé sa dernière série de tableaux « La Mort ».

Bernard Buffet a été très marqué par les horreurs de la guerre ainsi que par la mort de sa mère. Cette angoisse retrouve dans ses tableaux, tant au niveau de son style que des thèmes qu’il aborde. Les personnages, hommes comme femmes, sont émaciés, anguleux et ont l’air tous soucieux. Son style est reconnaissable à ses contours qu’il repasse en noir. Et sa signature hérissée est bien visible – comme une marque -, si bien qu’elle est partie intégrante du tableau.
Il commence par peindre beaucoup de natures mortes et d’autoportraits. Les couleurs sont ternes (il n’y a pas beaucoup de choix à cause des restrictions après la guerre). Pas d’ombres et un sens de la perspective particulier que j’ai trouvé déroutant au premier abord (voir notamment « Nature morte au révolver » ci-dessous, tout est plat).
Son triptyque « Horreur de la guerre » lui vaut d’être comparé Picasso et son « Guernica ». Il aborde différents thèmes mais toujours dans la même optique : peindre « des spectacles beaux, proches de la mort, proches de la vie ».

Quelques photos des tableaux qu’on peut découvrir au fil de l’exposition :

Le buveur - Bernard Buffet (1948)
Le buveur – Bernard Buffet (1948)

Nature morte au révolver (le révolver) - Bernard Buffet (1949)
Nature morte au révolver (le révolver) – Bernard Buffet (1949)

Autoportrait - Bernard Buffet (1952)
Autoportrait – Bernard Buffet (1952)

Le cirque, Le rhinocéros - Bernard Buffet (1955)
Le cirque, Le rhinocéros – Bernard Buffet (1955)

Tête de clown - Bernard Buffet (1955)
Tête de clown – Bernard Buffet (1955)

Horreur de la guerre, L'ange de la guerre - Bernard Buffet (1954)
Horreur de la guerre, L’ange de la guerre – Bernard Buffet (1954)

La cafetière bleue - Bernard Buffet (1956)
La cafetière bleue – Bernard Buffet (1956)

La mer - Bernard Buffet (1960)
La mer – Bernard Buffet (1960)

Le longicorne rouge - Bernard Buffet (1963)
Le Museum de Bernard Buffet, Le longicorne rouge – Bernard Buffet (1963)

Vingt mille lieues sous les mers, Le combat avec le requin - Bernard Buffet (1989)
Vingt mille lieues sous les mers, Le combat avec le requin – Bernard Buffet (1989)

Mes singes, Orang outan femelle - Bernard Buffet (1997)
Mes singes, Orang outan femelle – Bernard Buffet (1997)

J’ai trouvé cette rétrospective riche et intéressante. Le style de Bernard Buffet est singulier et on sent sa force. Je le comprends mais je n’accroche pas. Ce que j’ai préféré est ce qui est le plus éloigné de son style habituel : la série du « Museum » (les insectes) et « La Mer ».

La rétrospective dédiée à Bernard Buffet est exposée jusqu’au 26 février 2017, au Musée d’Art Moderne de Paris.