Bla-Bla

Hé ! Madame ! Madame ! Pas cher !

C’est, en substance caricaturant beaucoup, ce que j’ai entendu à Chibi Japan. Et le comble, c’est que le vendeur s’adressait à mon honorable personne. Voilà donc tout ce qu’il ne faut pas faire si l’on espère pouvoir me refourguer un truc. Déjà, « Madame », faut oublier, voire bannir ce mot. Cette appellation a un effet répulsif immédiat sur moi – j’ai tout de même une certaine tolérance, suivant la personne qui le dit, mais de cette façon, c’est niet direct ! M’interpeller ? Mais de quel droit ? Pourquoi pas carrément me siffler ? Quelle vulgarité !

Quant aux arguments de vente qui peuvent aller avec ces appels du pied pour me pousser à acheter – du genre « nous avons les prix les plus bas » – tout ce qui me vient c’est « ouais, c’est ça, mais bien sûr » car, cher ou pas, si ça ne m’intéresse pas, je m’en contrefous. Je ne me suis pas gênée pour le dire à un vendeur qui, en plus, avait osé l’affront ultime : poser la main sur moi. Il faut noter que je n’aime pas spécialement la foule – mais qu’est-ce que tu fous, alors, dans des conventions ? me direz-vous – ce n’est pas la foule en elle-même qui me pose problème mais plutôt tous les couillons et connards qui la composent, qui pompent mon oxygène et mon énergie. Alors, le contact, vous comprendrez aisément que ce n’est pas vraiment mon truc. Je l’autorise, de la part de gens que je ne connais pas, uniquement dans les cas d’extrême urgence : perte d’un objet, besoin d’aide vital? Mais pour la vente, pour me vanter des produits, solliciter mon attention alors que je n’ai rien demandé, il n’y a rien de plus désagréable. Heureusement que j’ai certaines notions de survie en milieu civilisé et que j’arrive à me maîtriser, mais un jour un type va se prendre une baffe – ou pire – et il l’aura bien mérité – moi ? violente ? faut pas me chercher, c’est tout. A contrario, je ne supporte pas les vendeurs qui te snobent, qui te fuient, qui jouent à cache-cache, qui discutent entre eux, alors que tu as besoin d’un renseignement – pour acheter en plus ! Il y a ceux aussi qu’on ne trouve jamais ou qui disparaissent avant la fermeture. Ça et les prix mal affichés – ou carrément pas affichés, comme dans un supermarché de ma connaissance. Et les vendeurs qui te prennent de haut, te débitent des conneries et n’en démordent pas. Oui, je sais, ça fait beaucoup et je suis sûre que j’en oublie. J’aime pas les gens. Tenter une vie d’ermite ? J’y songe, mais ça serait bien moins marrant puisque je ne pourrais pas me foutre de la gueule des gens. Et puis, malgré tout, j’aime vivre en ville. Entre le « silence » de la campagne et 6 à 8 heures de reggae en boucle – c’est du vécu assez frais – je ne supporte ni l’un ni l’autre. Qu’est-ce que vient foutre le reggae dans l’histoire ? Ah ça, je vous raconterai une autre fois.

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