Romans

World War Z – Max Brooks

Aujourd’hui, je vais te parler du 55e titre de la liste de mon projet de lecture : World War Z de Max Brooks. Ca te dit quelque chose ? C’est possible pour trois raisons. Un : Max Brooks est le fils de son père. Deux : il a publié précédemment le fameux Guide de survie en territoire zombie. Trois : un film va sortir sous ce titre cette année. Et oui, ça va parler de zombie. Donc… si tu es facilement impressionnable, je te recommande de ne pas lire ce billet.

worldwarz.jpg

Avant toute chose, je vais te parler du Guide de survie en territoire zombie. Je me suis fait offrir cette petite bizarrerie pour un anniversaire. Difficile de dire qu’il s’agit d’un roman. C’est bien un guide. Comment survit-on à une attaque zombie ? Comment s’équiper ? Quelles armes choisir ? Où s’abriter ? C’est terriblement bien documenté et présenté de façon didactique. Tellement réaliste que c’en est effrayant. Tu pourrais presque croire que l’auteur est très sérieux, alors qu’au départ, tu as commencé ce bouquin en pensant lire une œuvre parodique ou au moins quelque chose de drôle.

Heureusement que j’avais lu le Guide avant d’attaquer World War Z. Mais d’abord, quelques mots sur l’histoire.

Un employé de l’ONU chargé de faire un rapport sur la Guerre Z (Z pour zombie), ou Ze guerre, regroupe dans un recueil des témoignages de survivants, présents à différents endroits du globe. Ces entretiens sont classés de façon chronologique, du premier cas à la fin de la « guerre ».

Le tout est traité de façon hyper réaliste. Le format interview rend la chose vraiment proche du lecteur et, au final, un peu trop réelle.

Je l’ai lu vite. En trois jours, dans les transports et le soir avant de me coucher. Parce que ce bouquin exerçait sur moi une sorte d’attirance-répulsion. Je voulais lire la suite, vite vite. Pourtant, le premier soir, en reposant le livre dans ma table de nuit, je me suis dit que j’aurais pas dû lire avant de me coucher. On habite dans un coin calme, zone résidentielle, majoritairement des maisons. Je ne croyais pas être si impressionnable, mais là, impossible d’éteindre la lumière tant que Darling n’était pas avec moi. Et encore, le dos tourné vers l’escalier, je n’étais pas tranquille, je me sentais trop exposée… Autant dire que j’ai eu du mal à m’endormir deux nuits de suite.

Tout paraît tellement réel (oui, j’insiste), tellement crédible qu’on se dit vite que ça pourrait arriver demain. L’employé de l’ONU laisse parler les gens, il ne les interrompt que rarement, pose quelques questions en partie pour informer le lecteur (ça permet notamment de situer certains événements). On a de tout : médecins, militaires (de métier ou formé pour cette guerre), enfants, politiques… A travers leurs témoignages, on découvre ce qui semble être le premier cas, un jeune garçon en Chine mordu par quelque chose. Puis la propagation de l’épidémie (si on peut vraiment parler d’épidémie) : personnes infectées (donc mordues, blessées…) qui voyagent légalement au début, celles qui passent les frontières en fraude, celles admises à l’hôpital, celles contaminées par des transplantations d’organes… Effrayant. Les gouvernements sont impuissants, communiquent mal, désinforment. Certains pays en froid s’observent : et si l’annonce d’untel était une ruse pour nous faire baisser notre garde et nous envahir après ? Et puis c’est la Grande panique. Car non, ce n’est pas une maladie avec quelques cas isolés, comme le prétendent les gouvernements occidentaux. Les morts marchent, infatigables. Mais c’est déjà trop tard… Certains fuient vers le nord car le froid gèle les zombies, d’autres tentent leur chance sur les mers. Chez Homo sapiens sapiens, c’est l’hécatombe, alors que les rangs des zombies ne font que grossir.
Que faire contre un tel ennemi ? Il nous ressemble tellement… Et pourtant, il n’est jamais démoralisé, il ne s’arrête jamais, il n’a pas besoin de munitions. Les premières batailles militaires sont catastrophiques car il faut s’adapter à l’ennemi. Puis vient le temps de la reconquête des territoires… L’équilibre mondial est complètement bouleversé. Même le fond des océans n’est pas épargné.
L’aspect psychologique n’est pas mis de côté, c’est sans doute pour ça que le livre a eu un tel impact sur moi. Que penser de ces vivants qui pètent un câble et tentent de se faire passer pour des zombies ?

Rien que d’en parler là (à l’heure où j’écris ce billet, il fait nuit et je devrais aller me coucher), je ne me sens pas tranquille. Damned. Concluons. World War Z est vraiment un bon bouquin. Cela dit, je le déconseille aux personnes qui ont facilement peur (crois-moi si je te dis que normalement, je ne cauchemarde que des films avec des araignées ou Aliens – cela dit, je n’ai pas fait de cauchemar mais j’étais vraiment mal à l’aise). 

Pour boucler ce billet, un mot sur le film qui sortira cet été en France. Curieuse, j’ai traîné sur IMDB pour voir quel film on pouvait faire à partir d’un bouquin d’interviews.
Voici le pitch disponible sur IMDB : « A U.N. employee is racing against time and fate, as he travels the world trying to stop the outbreak of a deadly Zombie pandemic. » De what? Mais c’est pas du tout ça ! Avec Brad Pitt dans le rôle du fameux employé de l’ONU.
Du coup, j’ai regardé le trailer. On y voit l’employé de l’ONU, en famille, poursuivi par des hordes de zombies dans New York. Il doit être haut placé car l’ONU veut absolument le récupérer. Il met sa famille à l’abri (enfin, dans un film de zombies, c’est relatif) et le reste du trailer n’est que poursuites, explosions et gros calibres.
Je te le dis tout net : ne va pas voir ce film si tu t’attends à ce qu’il ait quelque chose à voir avec le livre. Il en a le nom, il y a des zombies, mais c’est tout. Et encore. Parlons des zombies. Dans le trailer, ils courent. Tu as bien lu, ils courent. Et là je dis non. Non, un cadavre en décomposition ne court pas (même si le fait qu’il puisse se mouvoir et conserver son cerveau est déjà impensable). Un zombie n’a pas besoin de courir. Le zombie a le nombre pour allié. Le zombie, c’est une guerre psychologique avant tout. Le zombie n’a pas besoin de courir pour te faire peur. Non, il suffit qu’il soit là. Ton cerveau à toi dans ton corps encore bien vivant et non infecté a fort à faire avec le concept de mort qui marche pour venir te bouffer. Non, le zombie n’a pas besoin de courir, son concept fait déjà suffisamment peur. Hollywood, stop au zombie qui court !

Et surtout, n’oublie pas les 10 règles essentielles pour survivre à une attaque zombie :

1. Organisez-vous avant leur arrivée.
2. Ils ignorent la peur. Faites de même.
3. Coupez-leur la tête. Utilisez la vôtre.
4. Les machettes n’ont pas besoin de munitions.
5. Cheveux courts, vêtements serrés = protection optimale.
6. Grimpez à l’étage. Démolissez l’escalier.
7. Abandonnez votre voiture. Prenez un vélo.
8. Remuez-vous. Soyez discret. Taisez-vous. Restez sur vos gardes.
9. Aucun endroit n’est totalement sûr. Juste moins dangereux.
10. Même si les zombies sont partis, la menace subsiste.

worldwarzcouv.jpg

World War Z – Max Brooks
Calmann-Lévy
20.30 €

Crédit : Max Brooks / Calmann-Lévy