Romans

Un cantique pour Leibowitz – Walter M. Miller Jr.

Non, je n’ai pas abandonné mon défi lecture, c’est juste que je n’ai pas pris le temps de continuer à te parler de ce que je lisais, enfin des livres sans images quoi. Je vais tenter de rattraper mon retard.

Voici donc un roman tiré de ma deuxième session de lecture (j’en suis à la quatrième là), donc ça fait un moment que je l’ai lu. Aussi, tu m’excuseras si ce qui suit est un peu court.

Ah oui, le titre c’est Un cantique pour Leibowitz de Walter M. Miller Jr, numéro 36 de la fameuse liste.

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Amérique du Nord, ou ce qu’il en reste. L’humanité est revenue à un état quasi primitif, sans parler de ces êtres qui naissent avec des malformations. Sous le soleil du désert, un monastère tente de protéger les bribes du savoir perdu, sans pour autant chercher à les comprendre. Un novice découvre par hasard des supposées reliques du maître de son ordre : Leibowitz. Cela prendra du temps pour que les reliques soient reconnues et que Leibowitz soit canonisé par la Nouvelle Rome.
Bond dans le temps. Alors que la civilisation renaît de ses cendres, de nouvelles guerres menacent. Le savoir perdu commence à être retrouvé, pour le bien comme pour le mal… Les moines de l’ordre de Leibowitz veillent sur lui.
Bond énorme dans le temps. Les connaissances de la civilisation précédente ont été dépassées. Villes ultra-technologiques, voyage dans l’espace… De nouveau, la guerre gronde. Et avec la connaissance et la possession de l’arme nucléaire, est-ce que tout n’est pas voué à se rejouer éternellement ?

Je te préviens, c’est pas très rigolo. On a donc un roman sur le monde après la chute de notre civilisation suite à une guerre nucléaire. On en sait autant que les personnages, c’est-à-dire pas grand-chose. Après l’explosion des bombes, appelé Grand déluge de flammes par les protagonistes, les savants sont chassés et tués car ils sont jugés responsables de cette catastrophe. Du coup, on fuit le savoir, on le détruit et il est perdu quasiment à jamais. Les moines de l’ordre de Leibowitz ont pour mission de conserver le savoir perdu, de préserver les reliques du passé. Sur la première période du livre, on comprend qu’ils ont presque peur des livres et feuilles qu’ils archivent et recopient inlassablement sans rien n’y comprendre (la langue a changé, notamment). On sourit quand le novice, ayant prononcé ses vœux, entreprend la copie du plan de montage d’une cage à écureuil (je n’ai pas pu m’empêcher de le voir en train de recopier un plan Ikea :) ). On découvre que Leibowitz était un de ces savants pourchassés après l’apocalypse nucléaire. Survivant, il passe plusieurs années à la recherche de sa femme et, sûr de sa mort, il décide de devenir moine avec pour vocation de protéger la connaissance. D’où la mission de l’ordre.
Dans la deuxième partie, les moines sont partie prenante de la redécouverte de la connaissance, comme le fonctionnement de l’électricité. Le savoir, une œuvre du Diable ? Dans la troisième partie, la question a été tranchée, les moines sont devenus des scientifiques.

Globalement, ce n’est pas une lecture très drôle. Quasiment dès le début, on sent que la catastrophe va se reproduire. A la lumière de la connaissance ou dans les ombres de l’obscurantisme, les Hommes sont bêtes et méchants, passent leur temps à guerroyer pour le pouvoir. On finit la lecture avec une certaine amertume. La même amertume sans doute que l’auteur, marqué par la guerre (il était pilote de chasse pendant la Seconde guerre mondiale). Foi en l’humanité, tout ça, tu oublies.

Le livre s’achève sur le décollage de la fusée des moines de l’ordre de Leibowitz, avec le savoir numérisé et le futur de l’humanité… Jusqu’à ce que tout recommence ?

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Un cantique pour Leibowitz – Walter M. Miller Jr.
Folio
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Crédit : Walter M. Miller Jr. / Folio