3615 my life

3615 My Life #16

2018, année folle

Je ne m’attendais pas à ça. En même temps, rien ne laissait présager de ce qu’il allait m’arriver en 2018. Cette année a vu plusieurs de mes souhaits s’exaucer. On m’aurait avertie fin 2017, je ne l’aurais pas cru. Toute ma vie a changé. Mais revenons-en au début, quand tout a commencé.

3615 my life #16, Chat du voisinage surnommé Princesse

Ce billet va être très long, il y a un TL:DR à la fin si tu n’as pas le courage de tout lire :)

Janvier. Je cherche un nouveau boulot. Qui, si j’ai de la chance, me permettra de quitter la région parisienne. C’est pour ça que j’ai suivi une formation en développement web en 2017. Mais pour l’instant, ça mord pas trop. Mi-janvier, une postulation, en mode yolo, pour une formation de développeur C# qui débouche sur un CDI chez l’un des plus gros employeurs de ce coin de France. Je ne me fais pas trop d’illusions. C’est pas la première fois que je cherche du taff et les miracles, ça n’existe pas.

Pourtant, la semaine suivante, coup de fil. Puis pré-entretien téléphonique. Puis invitation à la journée de recrutement du 30 janvier. Je pose une journée de congés. Je n’en ai parlé à personne. Le stress est monstrueux, j’en suis malade. Tellement mal que Darling m’accompagne pour que je n’aie pas à m’inquiéter des panneaux sur la route. Direction le Nord.

Une heure d’avance. J’ai pas dormi, le stress me bouffe. Allez, on y va. Tests psychotechniques. On nous fait sortir de la salle pendant que les points sont comptés. Je pense que je ne serai pas sélectionnée, mais à chaque personne qu’ils appellent pour lui dire qu’elle n’est pas prise, je prie pour que ce ne soit pas moi. Et… je fais partie de ceux qui restent. On nous offre le repas au self avant de nous faire passer les entretiens psy, technique et RH.

C’est inattendu. Je suis toujours en stress. Je découvre un peu le parcours des autres et franchement, comment je peux imaginer avoir une chance ? Mais je continue en mode yolo. J’arrive à faire rire le chef de projet qui fait passer l’entretien technique. Les tests psy sont chelous. Je me détends un peu avant l’entretien RH. La fatigue arrive d’un coup et j’ai un peu de mal. Je sors crevée et dépitée du dernier entretien, l’impression d’avoir être d’une nullité abyssale.

Trois jours plus tard, nouveau coup de fil. Je suis prise pour la formation. Mon cœur s’arrête.

Pas vraiment le temps de me réjouir. Il y a beaucoup à faire. L’angoisse reprend de plus belle, un cran au-dessus. Tout s’enchaîne très vite. Le vendredi, je pose ma démission et je négocie le préavis le plus court possible. Le mercredi suivant, c’est mon dernier jour. Pas de pot de départ, ça me va. Je dois m’inscrire à Pôle Emploi le plus tôt possible pour que mon dossier soit fait à temps pour la formation. Février s’écoule dans un stress constant.

Je quitte un boulot avec huit ans d’ancienneté. Je connaissais tout le monde, tous les process, tous les produits. J’étais même celle qui avait le plus d’ancienneté du service. Mais j’étais malheureuse dans ce boulot et cette boîte. Tout ce qui me faisait tenir, c’était les copines et les copains. Et ce qui me faisait rester, c’était l’absence de boulot ailleurs. Là, tout allait changer : nouvelles connaissances, nouveau métier, nouvelle boîte, nouveaux collègues, nouvelle ville, nouvelle vie. J’allais quitter cette routine qui avait quand même son confort sur un pari fou. Est-ce que j’allais être à la hauteur ? Est-ce que j’allais réussir les trois premiers mois de formation générale, puis la formation interne, puis la période d’essai ?

Hello, stress, my old friend.

La « grande » aventure commence en mars. En semaine, je m’installe dans le plus petit appart que j’aie jamais eu, dans une résidence étudiante quasiment en centre-ville de B., a.k.a. le « Palace ». Chaque dimanche soir est un déchirement, puisque je pars seule pour une semaine. La déprime est totale. Je suis loin de mes amis, loin de Darling.

La formation de mise à niveau est dispensée dans les bureaux du siège de l’entreprise, à 15 minutes en voiture du Palace. Salle dédiée, chacun a son ordi, neuf, et deux écrans. La config est pas dégueu. Le prof est sympa. on est neuf. Ça se passe bien avec les autres qui suivent la formation – sauf un. On est potentiellement futurs collègues, mais surtout, on est tous dans la même galère. On est très soudés, on passe huit à neuf heures par jour ensemble. Du lundi au vendredi. Le soir, je reprends les cours de la journée. Ça me prend une à deux heures. Après ça, je suis incapable de faire quoique ce soit. Impossible de faire du yoga. Impossible de me concentrer pour lire, je vais mettre trois mois à lire Zendegi. Je suis trop déprimée. Alors, je m’anesthésie en binge-watchant des séries. Netflix est mon nouvel ami. Et je dors. Le vendredi à 17 heures, c’est la délivrance, je file à la maison pour le week-end. Et on recommence comme ça jusqu’à début juin.

Après plusieurs projets notés, voilà la fin de la première formation. Nos dossiers à Pôle Emploi ont été perdus et refaits, on n’a toujours pas eu nos indemnités par rapport à la formation. On va savoir si on a réussi, si on est pris pour la deuxième formation, la formation interne.

Je sais que je suis dans les trois meilleurs, que je me débrouille plutôt bien, mais je suis super stressée, au point d’avoir du mal à respirer. Les responsables de la formation me font tellement de compliments que je pleure. Je suis comme ça.

Et c’est parti pour la formation interne. On a signé un CDI, on est en période d’essai pour quatre mois : un mois et demi de formation et de cas pratiques sur le framework interne, deux semaines de congés imposés, le reste en poste. Si on réussit les cas pratiques. Un des deux formateurs est ultra speed, ce qui accroit mon angoisse. Heureusement que le second prend le temps.

Plusieurs équipes, développant chacune un logiciel différent, ont besoin de monde. Alors on peut faire un choix. Moi, je veux surtout ne pas me retrouver toute seule et si je peux être avec quelqu’un de la formation, je stresserai moins. Au final, six d’entre nous survivent aux deux formations et sont pris dans une équipe (un abandon, deux refusés).

On est quasiment fin juillet. J’ai dégotté un super appart pendant que je finissais la formation. Pareil, un coup de chance et un grand soulagement. Maintenant, il faut déménager et valider la période d’essai.

Intégrer une équipe est très intimidant. Une vingtaine de nouvelles têtes, un manager et un tuteur pour nous guider les premiers mois. On a à peine le temps de se mettre dans le bain que voilà les deux semaines de congés.

Pour souffler ? Ça serait bien, mais on a un déménagement à gérer. Avec la canicule, l’appart en région parisienne est transformé en cercle de l’enfer. Je me fais bouffer par les moustiques, y a des cartons partout et tellement de choses à emballer. Je veux juste qu’on me laisse tranquille. Ce déménagement est le pire de tous, il bat même le précédent où les déménageurs ont cassé un garde-corps.

A peine posés dans le nouvel appart, avec des meubles à monter – Ikea est mon deuxième meilleur ami – et des cartons à vider partout, qu’il faut retourner bosser. Curieusement, je suis beaucoup plus détendue que fin juillet. Après toutes ces épreuves, je suis désormais trop fatiguée pour m’inquiéter. Bien sûr, mon syndrome de l’imposteur ressurgit régulièrement, mais je n’ai aucun doute sur le fait que ma période d’essai va être validée. Et c’est le cas.

I did it!

Ça fait maintenant un an que tout ce bazar a commencé, un an que j’ai pris cette décision incroyable, moi qui ne suis absolument pas aventurière et qui m’accroche à ma zone de confort comme un coquillage à son rocher. J’ai pris un risque énorme parce que si je me plantais, j’avais rien derrière. J’ai réussi une reconversion l’année de mes 38 ans, dans un secteur porteur. On a quitté Paris.

Mon souhait pour 2019 ? Retrouver une routine confortable, retrouver le temps de faire des choses pour moi, pour me sentir bien dans ma peau. Parce que cette année de stress m’a bien usée. Lire, cuisiner, faire du lettering et de l’aquarelle, reprendre le yoga, me vernir les ongles, goûter de nouvelles bières, me reposer… Bref, (re)vivre après cette année passée en apnée, où j’ai mis quasiment tout entre parenthèses.

TL:DR
2018 a été complètement dingue : après 8 ans de boîte, j’ai démissionné d’un boulot où j’étais malheureuse, j’ai appris le C#, signé un CDI de développeur et déménagé hors de région parisienne.
En 2019, je vais prendre du temps pour moi.
Et toi, comment va ?