I’m the goddamn Batman!
J’avais des contremarques pour des places de cinéma depuis janvier, valables jusqu’au – hum – 31 juillet. Faut dire que je n’ai pas une grande passion pour les salles obscures. En dehors du prix – que je trouve exorbitant maintenant – et de la 3D sur quasi tous les films – pour le coup, c’est répulsif -, le volume sonore, la présence d’indélicats (cendriers froids, papotages, bruissements de papiers, ouvertures de canettes…) et la difficulté à trouver une salle correcte qui passent les films en VO (nous sommes des inconditionnels du visionnage en VO) nous éloignent des cinémas auxquels nous préférons notre télé HD et nos étagères bien fournies (j’ai un retard monstrueux dans mes visionnages, fiou). En bref, there’s no place like home.
The Dark Knight Rises. Sortie : 25 juillet. Date limite de validité de nos billets : 31 juillet. Tranquille, quoi. Léger détail : je n’avais pas encore vu les deux premiers films… Donc, on a commencé par une session de rattrapage avant la sortie ciné.
Batman est un personnage phare de DC Comics. En dehors des dizaines de séries de comics, cross overs, produits dérivés, séries télé de plus ou moins de bon goût (oui, les années 60 ça vieillit mal et, surtout, c’était un autre style) et dessins animés, Batman a eu droit à plusieurs films. En ce qui me concerne, pour moi, il n’y avait que les deux films de Tim Burton : Batman et Batman le défi. Les deux suivants ne sont qu’une vaste blague. Un univers gothique, une ville très sombre, des méchants très caricaturaux, presque cartoonesques. Le casting est bon, tout le monde a en tête la performance de Jack Nicholson en Joker, notamment. Et une VF pourrie (je ne me remettrai jamais de la prononciation de « Bruce » à la française). Mais ça, c’était les années 90.
En 2005, reboot de la franchise avec Christopher Nolan aux commandes qui nous livre une trilogie plutôt bien ficelée. Batman Begins s’attarde sur la genèse du personnage, The Dark Knight met en scène un ennemi mythique et The Dark Knight Rises clôt l’aventure.
Batman Begins – The Dark Knight – The Dark Knight Rises
Je ne suis pas une fan inconditionnelle de Batman, le personnage j’entends, puisque à ce jour je n’ai lu aucun comics le concernant. Je ne connais pas tous les personnages, gentils comme méchants, à fond, je n’ai donc pas tellement d’à priori. J’ai vu ces films sans attente particulière, en dehors de passer un bon moment. A noter aussi, ce sont les premiers films de Christopher Nolan que je vois (hé oui, pourtant j’ai Le Prestige à la maison, mais pas encore regardé). Alors bien ou pas ?
Bien
– La genèse de Batman : La scène dans la grotte avec les nuées de chauve-souris qui enveloppe Bruce Wayne est vraiment très belle et symbolique. J’ai apprécié qu’on nous montre comment et où Bruce s’est entraîné. J’ai aimé aussi qu’on nous explique d’où viennent tous les gadgets de Batman.
– Le casting : Au global, cette trilogie a un très beau casting. Dans les récurrents : Michael Caine est le meilleur des Alfred, Gary Oldman est magistral en Gordon, Morgan Freeman est magique. Liam Neeson est aussi étincelant de sérieux en mentor de Batman. Bien sûr, bien sûr, Heath Ledger en Joker. Il rivalise à armes égales avec Jack Nicholson, dans un style tout autre. Et Christian Bale fait un beau Batman, vraiment. Il a ce côté très charmant et déterminé. Il détrône Michael Keaton.
– Le réalisme : Par rapport aux Batman de Tim Burton, y a pas photo. D’un côté, une ville gothique qu’on pourrait croire vide (on ne voit pas vraiment les habitants alors que c’est une mégalopole) ; de l’autre, une ville vraiment vivante, buildings vitrés et vertigineux, des gens partout. Rien de cartoonesque, tout est crédible. Un très bon point pour le Batman de Christopher Nolan.
– Les faiblesses de Batman : Voir Batman douter, hésiter, faire des choix, échouer, merci ! Il n’est pas un superhéros, il ne réussit pas tout.
– Une trilogie : Les trois films forment un ensemble cohérent, avec un début et une fin. La boucle est bouclée, pas de suite improbable pour le coup.
– De vrais méchants : Ils ont de la gueule, une stature, du culot, de l’intelligence. Le Joker et Bane sont vraiment à la hauteur.
– Petits rôles : J’ai reconnu plusieurs acteurs dans des rôles parfois très secondaires : Rutger Hauer (Blade Runner), Burn Gorman (Torchwood), Desmond Harrington (Dexter), Christopher Judge (Stargate SG1)…
Pas bien
– Des longueurs : Les différentes scènes d’apprentissage, que ce soit dans le premier film comme dans le dernier, traînent trop en longueur. On aurait pu faire passer autant d’informations en moins de temps et ça aurait eu plus d’intérêt.
– Le casting : Le troisième film pêche de ce côté-là. Surtout Marion Cotillard, qui est loin d’être convaincante en dehors de quelques rares scènes. Anne Hathaway s’en sort mieux. Pire, Katie Holmes dans Batman Begins, toujours avec son sourire en coin même quand elle dit des choses graves et sérieuses. Juste au secours.
– Des personnages un peu noyés dans le scénario : Certains personnages auraient mérité plus de place, ils perdent de leur stature. Je pense notamment à Harvey Dent (Aaron Eckhart) que, du coup, j’ai détesté, ou encore à Catwoman (Anne Hathaway).
– Watch out, Captain Obvious! : Certaines choses se voient comme un nez au milieu de la figure. Certains personnages ne sont pas tout à fait ce qu’ils prétendent et ça se voit. Je ne peux pas en dire plus pour ne pas spoiler.
– Les révélations : Habitude américaine oblige, il faut tout expliquer. Ces scènes d’exposition sont toujours un supplice. D’ailleurs, dans The Dark Knight, un événement n’est pas expliqué et tout le monde a crié à l’incohérence. Alalalala, écoutez un peu ce que disent les personnages, comme si vous étiez dans le film, et ça ira tout de suite mieux.
Au final
J’ai aimé ces trois Batman. Continuité, réalisme, bon casting, scénario qui se tient. Les méchants ont de la gueule et du répondant. Les personnages principaux sont bien travaillés, mais certains dialogues sont un peu plat. Ce sont des films centrés sur Bruce Wayne devenant Batman et l’idée de ce que doit être Batman, plus que sur Batman bottant les fesses des méchants. Exit le désormais kitsch Batman de Tim Burton. Bonjour The Dark Knight !
PS : Si vous avez relevé la référence dans le titre de ce billet, levez la main :) !
Crédit : Warner Bros, DC Comics.