De l’éosine plein les doigts
Courbaturée, blessée et pleine de bleus. Me voilà de retour de la journée organisée par le comité d’entreprise.
Une sortie obligatoire (pour l’esprit corporate, la cohésion de l’entreprise) où il faut – bien évidemment – s’amuser. Voilà deux mois qu’on nous faisait tout un mystère autour de cette fabuleuse journée de juin. On savait que c’était une journée entière, en dehors de la région parisienne et qu’on allait devoir se lever tôt (assume ton temps de trajet…) et rentrer tard à la maison… Chacun y allait de son pronostic pour deviner les activités qui avaient été prévues. Il y eut la polémique sur la tenue adéquate (comment ça, un vieux jean, c’est pas confortable ?). On nous avait même incités à venir en short ou en pantacourt. Devant tant d’insistance, quelles activités allions-nous faire pour être attifés de la sorte ? Moi, en short, devant 80 personnes avec qui je suis susceptible de travailler ? Faut pas pousser Mémé dans les orties… surtout en short. C’est donc avec une réticence palpable que je me suis rendue, résignée, au rendez-vous pour le grand départ.
Réveillée à 5h, levée à 5h30, arrivée à… 7h10… Pour un rendez-vous fixé à 8h. Zutre. Double zutre. Pour un départ avec une heure de retard, l’un des cars affrétés pour nous ayant eu un accident sur le périph ? mieux vaut vide, me direz-vous. Bref, gros contretemps, voyage avec un car et quelques voitures, et nous voilà à destination : un parc immense, avec « château ».
Ce qui reste de la matinée passe en coup de vent, en plein courant d’air glacial, entre représentation de théâtre (sur une entreprise avec clichés poussés à l’extrême) et atelier créatif sur la définition du bien-être en entreprise qui a tourné en esprit corporate à 200 %.
Vient enfin le moment du repas, très raccourci du fait de notre retard de car… Répartition des groupes et annonce des activités. On découvre que l’activité aux sensations fortes dont on se disait « Non, ils ne vont pas oser » est au programme, j’ai nommé l’accrobranche… Hé bah, l’accrobranche, ça pique et ça fait très peur. Pas que j’aie peur du vide ou de la hauteur, c’est même carrément le dernier de mes soucis, mais quand on doit s’élancer sur une tyrolienne et que le système de poulie est tellement court qu’on est déjà dans le vide alors qu’on n’est pas encore vraiment accroché sur le câble, permettez-moi d’avoir quelques appréhensions. Bon, j’ai quand même tenté le parcours rouge (avant de voir les tyroliennes) parce que c’était l’occasion. Je l’annonce tout de suite, je ne le referai pas. Un peu pressée par le temps, stressée par cette histoire de poulie et complètement rouillée physiquement, j’ai fini complètement tremblante ce parcours qui n’en finissait pas. A peine remis de nos émotions, voilà qu’il nous fallait enchaîner les trois autres activités avec un staff peu sympathique. J’ai échappé à la course d’orientation et au VTT. Et il y a eu le pas de tir à l’arc. Alors, le tir à l’arc c’est cool. J’ai mis ma flèche d’essai dans le mille ; dommage, ça ne comptait pas dans les points de l’équipe.
Résultat des courses : brûlure au poignet gauche sur l’accrobranche, entaille au doigt sur l’accrobranche, le plus grand bleu de ma vie sur tout l’ntérieur du biceps gauche au tir à l’arc, divers bleus, courbatures et douleurs diverses qui m’ont valu de prendre une bonne dose de cachets les jours suivants. Les doigts et poignets rouges d’éosine…