L’enfant insecte – Hideshi Hino – Le blog était en noir

Début juillet, je gagnais, un peu par hasard, un concours organisé par l’éditeur atypique IMHO. Je pouvais sélectionner un de leurs ouvrages dans leur catalogue et mon choix s’est porté sur L’enfant insecte de Hideshi Hino. Que j’ai reçu très vite, avec un gentil petit mot de l’éditeur :) . C’est le côté « Métamorphose de Kafka » qui m’a intriguée.

Sanpei est un petit garçon bien malheureux. Mauvais élève, incompris et sans ami, il est brimé à l’école et à la maison. Il se réfugie dans sa passion : les animaux et les insectes.

Un jour, en étudiant une drôle de chenille, il se fait piquer. Sa vie va changer du tout au tout. Petit à petit, dans d’atroces souffrances, il se transforme lui-même en chenille. Sanpei est de nouveau rejeté par sa famille qui décide de le cacher puis de l’éliminer.

Il trouve refuge dans les égouts et tente de se construire une nouvelle vie. Mais il se sent seul. Il part alors en voyage et finit par découvrir pourquoi les animaux le fuient : ses épines font de lui un insecte venimeux. Il ne craint plus personne et prend sa revanche sur ceux qui le brimaient dans sa vie de petit garçon. Il perd peu à peu toute humanité…

L’enfant insecte est un récit touchant, malgré le côté horreur. J’ai aimé la naïveté et la candeur de Sanpei qui voudrait juste avoir des amis et un peu d’affection, cela rend les brimades subies encore plus injustes. Son rejet par sa famille quand il tombe « malade » est un coup dur supplémentaire, sans parler de leur tentative de se débarrasser de lui. Il comprend qu’ils sont plus heureux sans lui, mais n’y gagne rien en échange. Le petit garçon se sacrifie pour le bonheur et la tranquillité des autres.
Le rejet systématique de Sanpei, quelque soit sa forme, est assez dérangeant. Le rejet de ce qu’on ne comprend pas et qui nous fait peur a quelque chose d’universel et nous concerne tous.
Le final est quasi poétique, malgré tous les malheurs de Sanpei.