Les seigneurs du management

Je suis tombée sur cette petite chose au bureau (oui, ça change des bouquins sur le calcul de l’impôt sur les sociétés…) : Les seigneurs du management.

Sur la couverture, les auteurs annoncent la couleur : « Stratagèmes gagnants pour éliminer subtilement vos rivaux dans la guerre des promotions et des bonus ». Prometteur, en tous cas, ça donne envie de se pencher dessus.

On commence avec quelques chapitres courts pour expliquer et développer l’annonce de la couverture. Comment allez-vous devenir un seigneur du management ? Grâce à des stratagèmes et quatre leviers d’anticoordination : la confusion, le désengagement, l’obstruction et la négligence. En résumé, en ne faisant rien pour aller dans le sens de la marche et même au contraire en la freinant. Démoralisez les autres, n’accordez pas les bons budgets, déléguez aux mauvaises personnes et ainsi de suite.

La majeure partie de l’ouvrage est consacrée à des petites phrases de manager, illustrées dans un style complètement rétro (voir la couverture). La lecture est rapide et surtout avide. Oui, malgré son air volontairement vieillot et d’un autre âge, Les seigneurs du management est terriblement actuel. Dans un monde du travail où le management est à la dérive (car rendu difficile par la hiérarchie, les objectifs de folie ou encore la conjoncture, la fameuse), où le stress est omniprésent, où on marche littéralement sur la tête, on se rend compte très vite qu’on a déjà entendu une bonne partie de ces petites phrases ou confronté à certaines des situations évoquées. C’est amusant tout autant qu’effrayant.

Quelques exemples.

Changez régulièrement les priorités de votre équipe.
n°16 – Abattoir stratégique

Lorsque vous recevez un subordonnné, profitez-en pour classer vos babioles.
n°18 – Clean desk stress

Ignorez tout signe d’épuisement de vos subordonnés.
n°20 – Alcopop

Ça vous rappelle quelque chose ?

Cet ouvrage dénonce ces attitudes de management, contre-productives et malsaines. Le concept et l’expérience sont prolongés sur Internet, via le site dédié et une page Facebook, où l’on peut proposer ses propres stratagèmes.

En bref, une lecture tout de même amusante, un concept original et bien travaillé.