Romans

Les laissés-pour-compte – David Eddings

Quand je lisais la saga de La tour sombre, je me suis pas mal écartée de ma liste de suggestion de lectures, mais ça, tu le sais déjà si tu me lis régulièrement :) .

Je me suis laissée tenter par un Eddings, connu pour ses sagas de fantasy comme La Belgariade, La Mallorée ou encore La trilogie des joyaux. Sauf que je me suis faite avoir : Les laissés-pour-compte est un roman réaliste.

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Pourtant, l’illustration de la couverture et le résumé de la quatrième de couverture pouvaient laisser penser à du fantastique : un archétype d’ange, un archétype de démon, ça pouvait le faire. Mais ça reste dans la symbolique.

Bref, de quoi ça parle ? Raphael est un type bien, il travaille beaucoup, est un athlète accompli. Damon fuit sa famille riche, c’est un rebelle qui pense juste à tout détruire. Ces deux jeunes étudiants vont pourtant devenir amis, surtout pour le pire. Damon entraîne Raphael vers sa destruction. D’abord psychologique puisque petit à petit, Raphael mène une vie moins sage. Jusqu’à son accident de voiture qui le prive d’une jambe. Pris en charge par les services sociaux, Raphael décide de leur échapper pour pouvoir mener sa vie comme il l’entend et s’installe dans une petite ville paumée. Il découvre la vie quotidienne de son quartier : la plupart de ses voisins vivent des allocations. Il les observe depuis sa petite terrasse et se refuse à finir comme eux. C’est alors que Damon débarque, bien décidé à ne pas le lâcher. Il tente plusieurs choses pour faire réagir Raphael : ainsi, il s’accoquine avec le gang de motards de la rue et file vers sa propre destruction…

Les laissés-pour-compte est un roman assez étrange – au-delà du fait que ce n’était pas ce à quoi je m’attendais. La partie la plus intéressante commence quand Raphael s’installe dans cette petite ville. Tout ce qui se passe avant est comme une longue introduction. L’activité de Raphael (observer les gens depuis sa terrasse sans essayer de les connaître – à quelques exceptions près) tient en quelque sorte à du voyeurisme. Disons entre étude sociétale et voyeurisme rassurant. C’est presque pour se rassurer, se dire qu’il n’est pas tombé aussi bas que les autres bien qu’il soit désormais infirme. En tant que lecteur, j’ai ressenti une certaine gêne. L’auteur décrit les responsables des allocations comme des parasites : si leurs allocataires s’en sortent, ce sont les donneurs d’allocations qui se retrouvent au chômage ; ils ont donc tout intérêt à ce que les autres ne s’en sortent pas. C’est glauque, j’ignore si ça reflète la réalité (l’histoire se passe aux États-Unis). Voilà entre autres pourquoi Raphael ne veut rien avoir à faire avec ces gens-là. De plus, il veut avoir une vie « normale » ; il s’apercevra qu’il ne pourra tout à fait retrouver une vie normale et devra accepter que son handicap fait partie de sa vie.

J’ai apprécié la description minutieuse de la vie quotidienne de personnes abîmées par la vie et le manque de bol, ainsi que le style. En revanche, j’ai moins aimé la conclusion de l’histoire concernant les explications du comportement de Damon, le dédouanant en quelque sorte de ses actions.

Je ne regrette pas d’avoir lu Les laissés-pour-compte, mais je préfère Eddings dans ce qu’il a fait en fantasy.

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Les laissés-pour-compte – David Eddings
Fleuve noir