Torchwood – Children of Earth
Voilà, ça y est. Nous venons de finir de visionner la « courte » saison 3 (seulement 5 épisodes de 60 minutes) de Torchwood.
Quand j’ai eu la boîte du DVD entre les mains, j’ai dit « Je vais faire une photo, la poster et dire juste « je vous emmerde tous » ». Voilà, ça c’est fait :) .
Pour ceux qui ne connaissent pas la série, voici un rapide – autant que possible – rattrapage. Attention, billet avec du bon gros spoil inside.
Torchwood est la première spin-off de la série culte anglaise Dr Who reprise en 2005 par Russel T. Davies. Elle est clairement destinée à un public de jeunes adultes, Les aventures de Sarah Jane étant plutôt pour les enfants.
Centrée – à la base – sur le personnage du Capitaine Jack Harkness – un homme du futur, voyageur temporel, usurpateur d’identité, charmeur et charmant, bisexuel (il y a peu de femmes dans le futur), et en quelque sorte immortel (cf. Dr Who s1) – découvert dans la saison 1 de Dr Who, Torchwood présente les aventures et enquêtes de l’équipe qu’il a formée pour surveiller l’activité de la faille de Cardiff et protéger la Terre des menaces extraterrestres. En gros, ils s’intéressent de près à tous les événements étranges qui sont nombreux à se produire autour de Cardiff à cause de l’influence de la faille – il s’avère cependant que tout n’est pas d’origine extraterrestre, comme dans l’excellentissime et effrayant Countrycide (s1ep6).
Sachant que Torchwood est, à l’origine, une organisation placée sous l’égide de la Reine d’Angleterre pour traquer la menace extraterrestre et, accessoirement, le Docteur, il est amusant de voir Jack reprendre ce nom après la destruction des différentes unités Torchwood. Jack a gardé un des principes de Torchwood premier du nom : « If it’s alien, it’s ours », autrement dit « Si c’est alien, alors c’est à nous » (Dr Who s2).
Torchwood, désormais « indépendante » – enfin, c’est somme toute relatif -, intervient sur les affaires où l’incroyable fait son apparition. D’un autre côté, l’organisation « secrète » ne l’est pas tant que ça ; dans Cardiff, beaucoup connaissent ce nom, sans vraiment savoir à quoi il correspond (cf. s2ep1 où, dans les premières minutes de l’épisode, une petite mamie s’écrit à leur encontre « Bloody Torchwood! »). Ils ont même des admirateurs comme Eugene dans le très émouvant Random Shoes (s1ep9).
Dans la saison 1, Jack recrute Gwen, une femme policier. Elle deviendra le personnage prédominant de la série, raccrochant toute l’équipe dans la réalité.
Après quelques épisodes laborieux, notamment le très mauvais Cyberwoman, la série prend ses marques et la saison 2 est époustouflante, pleine de surprises incroyables et d’un culot que seuls les Anglais se permettent. Tout d’abord, au niveau de la sexualité. Les relations sexuelles sont abordées sans tabou ni préjugé, avec une grande liberté et de façon très naturelle. Ce qui est un pari assez osé, une partie des personnages principaux étant bisexuels. Aucune gêne, aucune ostentation, aucune caricature. Ce sont des relations tout à fait normales, loin des stéréotypes du paysage des séries télé. Cela tient sans doute à la personnalité de Russel T. Davies, également connu pour Queer as Folk. Cela tient aussi compte de la personnalité de Jack, qu’il aurait été ridicule d’occulter. La sexualité, plus l’action, les flingues et les courses-poursuites font de cette série une série adulte pour adultes. Bien sûr, il faut aimer la science-fiction, la technologie, les aliens et créatures diverses. Cela débouche sur un mélange moins doux, plus désespéré sans doute, moins humaniste mais plus humain que Dr Who. Car si le Docteur est LE grand sauveur quasi totipotent, l’équipe de Torchwood est plus limitée et souvent dépassée par des créatures, des événements qu’ils ne comprennent pas mais qu’ils s’efforcent de combattre. C’est donc sans surprise qu’il y a beaucoup plus de casse, de morts et de blessés dans Torchwood. L’action laisse quand même place à l’émotion dans des épisodes très touchants. J’ai déjà cité Random Shoes (s1ep9), mais il y a aussi Out of time (s1ep10), To the last man (s2ep3), From out of the rain (s2ep10)… Les fins de saison se déroulent sur deux épisodes, bourrés d’action, de révélations et d’émotion car l’équipe ne s’en sort jamais vraiment indemne.
Attention ! Ne lisez pas la suite de ce billet si vous n’avez pas vu la saison 3 et que vous avez une bonne mémoire ! A vos risques et périls !
L’histoire se déroule sur 5 épisodes de 60 minutes, au rythme d’un jour par épisode.
Où en est-on à la fin de la saison 2 ? La ville de Cardiff est dévastée. Les installations du Hub (id est la base secrète de Torchwood) ont beaucoup souffert. Jack a retrouvé son petit frère, mais a dû le congeler pour qu’il ne détruise pas la Terre. Owen, mort-vivant depuis le milieu de saison (un autre des partis pris osés de la série), et Tosh sont morts en neutralisant la fusion de la centrale nucléaire. Mais l’équipe est toujours sur pieds.
Tout commence par un événement qui pourrait sembler anodin : Gwen remarque deux enfants qui semblent figés dans la rue. Une blague pour embêter leur mère ? Les recherches de Gwen démontrent très vite qu’à ce moment précis de la journée, tous les enfants du globe se sont arrêtés, ainsi qu’un vieil homme. Le phénomène se reproduit. Et là, les enfants parlent. « We are coming… back ». Quelqu’un contrôle les enfants et parle à travers eux. Qui sont-ils, pourquoi disent-ils qu’ils sont de retour et que veulent-ils ?
Cette déclaration fait référence à des faits qui se sont déroulés en 1965, quand l’Angleterre « livra » 12 enfants à des entités extraterrestres, les 456 (nommés d’près la longueur d’onde de leurs communications), en échange d’un vaccin. Le vieil homme, Clem, est un « rescapé » de cet échange. Il est lié aux 456 sans qu’on sache vraiment comment.
Alors que Torchwood est bien décidée à découvrir ce qui arrive aux enfants, le gouvernement en a décidé autrement : il faut à tout prix effacer le passé et supprimer Torchwood qui pourrait poser problème. Une bombe ultra puissante est implantée dans le ventre de Jack et programmée pour exploser dans le Hub. Gwen et Ianto s’en sortent mais tout est détruit et on cherche à les tuer. Chacun organise sa fuite de son côté : Gwen part avec Rhys à Londres pour voir le contact de Torchwood au gouvernement, monsieur Frobisher, tandis que Ianto recherche où ont été conduits les restes de Jack pour le délivrer. Après avoir trouvé un soutien inestimable dans l’équipe de Frobisher – qui a dû donner l’ordre d’éliminer Torchwood et les témoins du premier contact avec les 456 – auprès de Lois, la petite nouvelle du service, l’équipe au complet assiste aux premiers échanges entre les autorités et l’entité des 456 en plein cœur de Thames House, siège du MI5, et découvre avec horreur ce qui est arrivé aux enfants de 1965 : ils sont reliés aux 456 qui s’en servent comme source de drogue. Ces derniers exigent de la Terre 10% de ses enfants sinon ils détruiront la planète.
Face à une telle demande et une telle menace, les gouvernements décident d’obtempérer. Reste à décider quels seront les critères de sélection des enfants. Pendant ce temps, Gwen et Ianto apprennent de Jack qu’il était là-bas, en 1965, pour la « livraison » des enfants.
Passé le choc de cette révélation, ils échafaudent un plan pour reprendre la main sur l’affaire. Mais, s’ils arrivent à faire céder le gouvernement en les menaçant de diffuser les enregistrements des échanges avec les 456, le dialogue entre Jack et les 456 tourne court. Jack refuse de leur laisser les enfants. Inacceptable pour les 456 qui diffusent un virus mortel dans Thames House. Seuls deux en réchappent : Jack grâce à son immortalité et le professeur Dekker, scientifique qui étudie les 456 depuis le premier contact. Pas le temps de pleurer Ianto, mort dans les bras de Jack, le temps presse, les enfants doivent être livrés aux 456 et les soldats, mitraillette à la main, font des descentes dans les écoles et dans les quartiers résidentiels pour récupérer les enfants. Tandis que Gwen et Rhys, de retour à Cardiff, tentent de sauver le neveu et la nièce de Ianto, Jack est en prison. Délivré par le commando chargé au départ de l’éliminer, il va chercher une solution pour détruire les 456 avec l’aide de Dekker. Il devra pour cela sacrifier son petit-fils?
6 mois plus tard. Gwen et Rhys retrouvent Jack sur une colline à côté de Cardiff. Brisé par la mort de Ianto et de son petit-fils, il leur annonce son départ… pour d’autres cieux.
A la fin de la saison 2, on se demandait comment la série allait se poursuivre avec une équipe réduite de moitié. Et voici qu’on nous sert une histoire en 5 épisodes, où tout est poussé à 200%. Pluie de révélations, sentiments poussés à leur paroxysme, sujet délicat.
Les politiques ne sont pas épargnés. On connaissait déjà la vision des politiciens dans Dr Who, là ils sont encore pires ! Le Premier Ministre anglais y est décrit comme un gros opportuniste qui ne pense qu’à protéger ses fesses et sa place. Les émissaires américains ne sont pas mieux (mais on n’attendait peu de choses bien de leur part). Le plus droit reste le pauvre Frobisher, fidèle à sa patrie et à son gouvernement, assumant tout jusqu’au bout. Sa fin, terrible, est particulièrement injuste et marquante. Mais le plus terrifiant, ce sont les discussions des décideurs qui capitulent et acceptent de donner les enfants. La réunion pour définir le choix de ceux qui seront livrés est tellement cruelle et réaliste que ça fait froid dans le dos. En effet, ces phrases pourraient être prononcées si une telle situation se présentait. La décision d’envoyer les troupes – sous la menace « si vous refusez, nous envoyons vos enfants aux aliens » – jusque dans les écoles, arme à la main, voir ces scènes où les mères et les instituteurs hurlent et tentent de s’interposer. C’est très fort et dur psychologiquement. Car s’il y a de l’action dans cette saison, la violence elle, est plus psychologique que physique. Il en est de même avec les scènes de l’armée à Cardiff, allant chercher les enfants dans les maisons, les habitants se battant avec les soldats, matraqués et plaqués à terre (avec la symbolique désobéissance civique d’Andy, le copain flic de Gwen, qui se jette dans la mêlée avec avoir ôté ses attributs de policier). Plus osé encore, le sacrifice de Jack : un mort pour sauver des milliers. La scène est dure, on voit l’enfant tressaillir, saigner, en alternance avec des images des soldats qui poursuivent Gwen, Rhys et les enfants tentant de s’échapper. C’est quelque chose de rare, que ce soit au cinéma ou à la télé car, en général, on ne touche pas aux enfants.
Pour résumer, une saison surprenante avec des choix scénaristiques durs et toujours la question « mais comment ils vont faire pour la saison d’après ? ». Le Hub est détruit, l’équipe décimée et son leader charismatique envolé. Malgré tout, une saison 4 est déjà prévue. Comme je dis souvent « on verra bien ».
4 commentaires
Audrey
Eh! J’ai entendue dire que rhiyz mourrait ou quelque chose comme ça j’ai vu quelque vidéo mais j’arrive pas a indentifié l’épisode tu peut m’éclairer?
M
Tu dois te tromper de personnage.
Audrey
Je sait que le personnage est étendue sur une table d’"opération" dans le QG de torchwood. Et qu’il ai en chemise orange. A un moment Gwen drogue Rhyz aussi quel épisode? Et a un moment Gwen retrouve Jack sur un térrain vague de cailloux quel épisode? EXCUSEZ MOI mais feuilleté 30 épisode c’est dur surtout en streaming et je suis pas une experte du film ^^
M
On va dire que je n’ai pas vu que vous parliez de streaming… La série est diffusée régulièrement sur NRJ12 si vous ne souhaitez pas vous offrir l’édition française en DVD (édition très honorable par ailleurs). Car je vous recommande grandement de la visionner en entier et de la déguster. Cela répondra à toutes vos questions.